Cent mille poux de forte taille
Sur la motte ont livré bataille
À nombre égal de morpions
Portant écus et morions.
Transpercé, malgré sa cuirasse
Faite d’une écaille de crasse,
Le capitaine Morpion
Est tombé mort au bord du con.
En vain la foule désolée,
Pour lui dresser un mausolée,
Pendant huit jours chercha son corps…
L’abîme ne rend pas les morts !
Un soir, au bord de la ravine,
Ruisselant de foutre et d’urine,
On vit un fantôme tout nu
À cheval sur un poil de cu.
C’était l’ombre du capitaine,
Dont la carcasse de vers pleine,
Par défaut d’inhumation,
Sentait la marolle et l’arpion.
Devant cette ombre qui murmure,
Triste, faute de sépulture,
Tous les morpions font serment
De lui dresser un monument.
On l’a recouvert d’une toile
Où de l’honneur brille l’étoile,
Comme au convoi d’un général
Ou d’un garde national.
Son cheval à pied l’accompagne
Quatre morpions grands d’Espagne,
La larme à l’oeil, l’écharpe au bras,
Tiennent les quatre coins du drap.
On lui bâtit un cénotaphe
Où l’on grava cette épitaphe
« Ci-gît un morpion de coeur,
Mort vaillamment au champ d’honneur. »
genre:libertins
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